Location et chiens de catégorie : ce que dit la loi et comment réagir face à un refus
Location et chiens de catégorie : ce que dit la loi et comment réagir face à un refus
Introduction
Posséder un chien de catégorie 1 ou 2 peut compliquer la recherche d’un logement. En effet, certains propriétaires hésitent à louer leur bien à des locataires accompagnés de ces animaux, souvent perçus comme dangereux. Mais qu’en dit la loi ? Un propriétaire a-t-il le droit de refuser une location pour cette raison ? Quels sont les recours possibles pour les locataires concernés ? Cet article fait le point sur les droits et les obligations de chacun, tout en proposant des solutions pour faciliter la recherche d’un logement.
Les chiens de catégorie 1 et 2 : définition et réglementation
En France, les chiens sont classés en deux catégories selon leur dangerosité potentielle :
- Catégorie 1 : Chiens d’attaque (non inscrits au LOF) comme les Pitbulls, les Boerbulls ou les Tosa. - Catégorie 2 : Chiens de garde et de défense (inscrits ou non au LOF) comme les Rottweilers ou les American Staffordshire Terriers.
Ces chiens sont soumis à une réglementation stricte :
- Interdiction d’accès aux lieux publics (sauf muselière et laisse). - Obligation de déclaration en mairie et de vaccination contre la rage. - Interdiction de détention pour les mineurs et les personnes sous tutelle.
Le refus de location : que dit la loi ?
Le principe de non-discrimination
En théorie, un propriétaire ne peut pas refuser un locataire uniquement en raison de la présence d’un chien de catégorie 1 ou 2. En effet, la loi interdit les discriminations fondées sur des critères tels que l’origine, le sexe, la situation familiale… mais aussi la possession d’un animal de compagnie. Cependant, la jurisprudence reste floue sur ce point, et les propriétaires peuvent invoquer d’autres motifs pour justifier leur refus.
Les exceptions légales
Un propriétaire peut légalement refuser une location si :
- Le règlement de copropriété interdit la présence d’animaux. - Le logement est situé dans une résidence où les animaux sont prohibés. - Le chien représente un danger avéré (morsures antérieures, comportement agressif documenté).
Comment réagir face à un refus ?
1. Vérifier la légalité du refus
Avant de contester, il est essentiel de vérifier si le refus est fondé sur un motif légal (règlement de copropriété, dangerosité prouvée) ou s’il relève d’une discrimination. Dans ce dernier cas, des recours sont possibles.
2. Engager un dialogue avec le propriétaire
Expliquer la situation, présenter les documents attestant de la bonne éducation du chien (certificat de sociabilité, attestation d’assurance responsabilité civile) peut parfois convaincre le propriétaire.
3. Saisir la Commission départementale de conciliation (CDC)
Si le dialogue échoue, la CDC peut être saisie pour tenter une médiation. Cette démarche est gratuite et peut aboutir à un accord entre les parties.
4. Porter plainte pour discrimination
En dernier recours, il est possible de saisir le Défenseur des droits ou d’engager une action en justice pour discrimination. Les preuves (échanges écrits, témoignages) seront essentielles pour étayer la plainte.
Conseils pour faciliter la recherche de logement
1. Anticiper les objections
Préparer un dossier complet incluant :
- Une attestation d’assurance couvrant les dommages causés par l’animal. - Un certificat de sociabilité délivré par un vétérinaire. - Des références de précédents propriétaires attestant du bon comportement du chien.
2. Cibler les logements adaptés
Privilégier les locations en maison individuelle ou en résidence acceptant les animaux. Les plateformes spécialisées (comme SeLoger) permettent de filtrer les annonces en fonction de ce critère.
3. Proposer une visite avec le chien
Une rencontre permet au propriétaire de constater le comportement de l’animal et de rassurer sur son éducation.
Conclusion
Si la loi interdit en principe les discriminations liées à la possession d’un chien de catégorie 1 ou 2, la réalité est plus nuancée. Les propriétaires disposent de marges de manœuvre pour refuser une location, notamment en s’appuyant sur des règlements internes ou des craintes légitimes. Pour les locataires, la clé réside dans la préparation d’un dossier solide et dans le dialogue. En cas de refus abusif, des recours existent, mais ils nécessitent des preuves et une démarche proactive.
Et vous, avez-vous déjà été confronté à un refus de location en raison de votre chien ? Partagez votre expérience en commentaire !